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La Cfdt contre des intermittents, chômeurs et précaires .. Mis en délibéré au 22 janvier 2009 ..

jeudi 18 décembre 2008, par AgC | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : vendredi 8 avril 2011 à 21:29



La Cfdt contre des intermittents, chômeurs et précaires ..
Mis en délibéré au 22 janvier 2009 ..

Mis en délibéré le 22 janvier 2009 à 13h30 : .. « Soyons nombreux pour regarder la justice dans les yeux lorsqu’elle prononcera son verdict ... » Aline Paillier


- —> La CFDT fait condamner des intermittents et précaires pour une action revendicative.

" Le gouvernement propose, le Medef Medef (CAC 40)
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- Téléphone : 01-53-59-19-19
dispose
la Cfdt signe
Nous on s’oppose !
"

Photo : hns-info.net

Rassemblement pour la relaxe de Ludo et Michel, face au Palais de justice de Paris, le 11 décembre 2008.

 
 
 

SOCIÉTÉ 13 DÉC. 6H51

La CFDT à la poursuite des intermittents


 
A LA BARRE

  • Syndicat. Deux manifestants étaient jugés pour s’être introduits dans les locaux de la centrale en avril 2005.

KARL LASKE

Le procureur de la République de Paris a requis, jeudi, une peine d’emprisonnement avec sursis pour « violation de domicile » à l’encontre de deux militants de la coordination des intermittents ayant participé à l’occupation du siège parisien de la CFDT, en avril 2005. Un syndicat « victime » d’une manif, c’est déjà rare. Mais qui dépose plainte et alimente pendant trois ans une enquête pénale contre des précaires, encore plus. Initialement saisi de faits de violences, dégradations et vol d’une affiche (!), le juge d’instruction a fini par constater que la CFDT n’avait rien de solide à reprocher aux deux militants, à part l’intrusion. Mais, au tribunal, la CFDT est toujours là. Militarisée par la présence, incongrue, de son service d’ordre au Palais de Justice.

« Meneurs ». Le premier prévenu, Michel Roger, n’est autre que le metteur en scène de la compagnie Jolie Môme. « Cette action était complètement pacifique, dit-il. Je suis entré tranquillement dans les locaux de la CFDT. Cfdt. Cfdt ( Confédération française démocratique du travail ) sic !.. :

— > Rubrique par thèmes ( par mots clés .. ) : Cfdt
Il y avait une exposition ouverte au public. J’ai 53 ans. Ce n’est pas moi qui cours le plus vite ... Je ne comprends pas pourquoi ce syndicat s’en prend à nous. Depuis des années, nous perdons des droits par les accords que signe la CFDT. Cfdt. Cfdt ( Confédération française démocratique du travail ) sic !.. :

— > Rubrique par thèmes ( par mots clés .. ) : Cfdt
Je suis metteur en scène depuis 1973, je sais que je n’aurai que le minimum vieillesse. » En 2005, Michel Roger a lu un texte en sortant des locaux. Une photo a été prise. C’est ce qu’explique Marcel Le Maillet, l’ancien secrétaire confédéral du syndicat : « M. Roger était l’un des meneurs. On l’a vu sur les photos. » Le Maillet, à l’origine de la plainte pour violences, s’est fracturé le petit doigt de la main gauche en tombant, parmi d’autres, devant l’entrée. « C’était une chute collective », reconnaît-il.

Le second prévenu, Ludovic Prieur, n’était pas sur les photos. Il a lui même contacté les enquêteurs en apprenant que des recherches étaient entreprises sur le site d’information HNS.info, qu’il anime. La CFDT avait remarqué qu’un communiqué y avait été diffusé en temps réel. « J’ai participé à cette action, qui avait pour but d’obtenir un rendez-vous avec les responsables de la CFDT qui siègent à l’Unédic », raconte-t-il.

« Buzz ». Cette revendication est confirmée à l’audience par les représentants du syndicat. « Nous avons fait bien d’autres occupations, poursuit Prieur. Quand on pense que celle du Medef Medef (CAC 40)
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a duré cinq jours et que le Medef Medef (CAC 40)
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n’a pas déposé plainte ! » Les témoins de la CFDT, salariés et responsables, n’ont pas vu grand-chose. « Ces gens voulaient faire de l’agitation, du buzz, faire parler les médias », dit l’un d’eux. L’occupation n’a duré que quelques heures. Après une assemblée générale, les intermittents ont quitté les lieux sans réponse, encadrés par le service d’ordre syndical.

Témoin de la défense, le député (PCF) du Puy-de-Dôme André Chassaigne se déclare « époustouflé » des poursuites engagées par la CFDT. Cfdt. Cfdt ( Confédération française démocratique du travail ) sic !.. :

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L’élu rappelle « quatre occupations d’entreprises menées par la CFDT ». Un siège social investi. Une direction retenue une nuit entière. « J’étais à leur côté dans cette forme de lutte, dit-il, et je suis choqué qu’un syndicat que je respecte s’en prenne à des intermittents en lutte. » La gêne s’empare de quelques cédétistes.
Décision le 22 janvier.

Source : Libération.fr

Source / auteur : HNS-info
Procès CFDT contre Ludo et Michel : délibéré le 22 janvier, le parquet demande une peine de prison avec sursis
samedi 13 décembre 2008, par Ludo

Ce jeudi 11 décembre, durant plus de quatre heures, s’est tenu le procès pour « violation de domicile » intenté, par la direction nationale de la CFDT, à l’encontre de Ludovic Prieur, animateur du webmedia HNS-info, et de Michel Roger de la Compagnie Jolie Môme. Plus de 400 personnes étaient présentes pour les soutenir. Après avoir demandé aux témoins des deux parties de quitter la salle – pour revenir plus tard- la présidente du tribunal a exigé que seules les personnes assises puissent assister à l’audience. Les nombreux soutiens ont donc du quitter la salle ; certainEs allant rejoindre le rassemblement sur le parvis du palais de justice, d’autres préférant rester devant les portes de la salle d’audience.

Après que la présidente du tribunal ait rappelé le dossier en citant de nombreuses pièces, Michel et Ludo ont pu exprimer leur point de vue .. (...)

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Culture
le 15 décembre 2008

Jolie Môme encore dans le collimateur de la CFDT

Procès . Le syndicat de monsieur Chérèque n’a toujours pas digéré la brève occupation de ses locaux, en avril 2005, par des intermittents et précaires. Compte rendu d’audience.

A la sortie de l’audience jeudi dernier, la nuit a déjà envahi les rues de Paris. Les gens de la CFDT quittent le palais de justice, entourés par des gardes du corps plutôt costauds. Une mise en scène pathétique, à l’image du procès intenté par la CFDT à l’encontre de Michel Roger, metteur en scène et directeur de la compagnie de théâtre Jolie Môme, et de Ludovic Prieur, animateur du webmédia HNS-info, qui s’est déroulé dans la 14e chambre correctionnelle.

Quelle faute auraient-ils donc commis qui autorise un syndicat à les poursuivre, alors même qu’un premier non-lieu dans cette affaire avait été prononcé ? Une occupation du siège national de la CFDT qui se transforme en « violation de domicile » ; une bousculade qui se solde par la fracture d’un petit doigt entraînant 55 jours d’interruption temporaire de travail - ce qui ne doit pas arranger le trou de la Sécu, mais c’est là une autre affaire - sur la personne de Marcel Le Maillet, secrétaire confédéral chargé de la sécurité des locaux ; le vol d’une affiche qui est requalifié en « dégradations ». Tout cela pourrait prêter à sourire. Sauf que rien dans cette affaire ne relève d’une vue de l’esprit. Depuis trois ans, et en dépit d’un premier non-lieu prononcé faute de « coupables », la CFDT a décidé de ne pas lâcher prise et de porter cette histoire au pénal.

un mode d’action pacifique

Ce jour-là, le 17 avril 2005, en marge d’une manifestation, des manifestants se rendent au siège national de la CFDT à Belleville. L’occupation des locaux durera moins de trois heures. Ils souhaitaient rencontrer Annie Thomas, secrétaire confédérale qui siégeait alors à l’UNEDIC et signait sans sourciller avec le MEDEF Medef (CAC 40)
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tous les textes rognant chaque jour un peu plus les droits des chômeurs et remettant en question les annexes VIII et X, dont dépendent les intermittents pour l’assurance chômage. Une bonne centaine de personnes pénètrent dans les locaux et parviennent à grimper jusqu’au septième étage. La description des faits - une hôtesse d’accueil « tétanisée » ou « momifiée », des gens qui « vocifèrent », une « masse indistincte, sans leader » - par la partie civile témoigne d’une seule certitude : ces intermittents, chômeurs et autres précaires n’avaient que de mauvaises intentions. Au fil des témoignages, pourtant, le tableau est moins apocalyptique. Au septième étage de la centrale syndicale, les occupants improvisent une AG, demandent à rencontrer un représentant de la CFDT. Cfdt. Cfdt ( Confédération française démocratique du travail ) sic !.. :

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Au bout de quelques heures, tout ce petit monde quittera les lieux. Sans violence. Sans intervention policière. Entre-temps, et de la même manière, le siège du MEDEF Medef (CAC 40)
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aura été occupé sans que le syndicat patronal n’éprouve de telles velléités belliqueuses.

Parmi les témoins cités par la défense, André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme [1]. « Époustouflé », il rappelle à la barre que l’occupation est un mode d’action auquel ont recours les salariés adhérents de la CFDT. Cfdt. Cfdt ( Confédération française démocratique du travail ) sic !.. :

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Et de citer quelques usines du côté de Clermont-Ferrand où ils n’ont eu d’autres recours que d’occuper les locaux. Et de rafraîchir les mémoires en rappelant que la compagnie Jolie Môme « est allée dans les boîtes soutenir les travailleurs à la demande de la CFDT ». Un ange passe ... Daniel Hoareau (CGT chômeurs) rappelle que « M. Ché-rèque est venu soutenir récemment les salariés de Carrefour Marseille » dans les mêmes conditions. « Si à chaque occupation de deux heures il y a procès, les tribunaux seraient vite engorgés », conclut-il malicieusement.

La plaidoirie de la partie civile s’est déroulée en deux temps. Il a d’abord été question de « dissimulateurs », d’« une masse indistincte, sans leader apparent ». Plus loin, l’avocat évoque avec beaucoup d’effets de manches une « mouvance ». L’ombre du grand complot invisible n’est pas loin. Enfin, nous aurons eu droit à un copié-collé des arguments du baron Seillière en 2003 - il était alors le patron du MEDEF Medef (CAC 40)
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- pour justifier la grande braderie des annexes VIII et X. « Les intermittents, s’exclame l’homme de robe, coûtaient un argent fou ... En 2003, on a resserré les boulons. Ce sont les caissières des supermarchés qui paient ... » Entendre ça dans la bouche du défenseur de la CFDT !

« l’infraction n’est pas constituée »

Maître Terrel, avocate des deux prévenus, pointe avec une rigueur exemplaire les failles de l’accusation, mais surtout la mécanique invisible qui conduit à judiciariser, criminaliser et diaboliser à tout va. « On traîne en justice des gens venus occuper pacifiquement. ( ...) Les intermittents, les chômeurs et les précaires ne disposent pas du droit de grève. Le but était de demander des comptes à la CFDT sur les accords qu’elle signe, alors qu’elle n’est pas représentative de ces catégories. » Pour l’avocate, « le caractère d’intentionnalité fait défaut, l’infraction n’est pas constituée et, symboliquement, cette affaire est grave ». Elle témoigne d’une volonté de « discréditer un certain nombre de mouvements sociaux : collectifs de sans-papiers, de mal-logés, de précaires ... ».

Les conséquences du verdict ne sont pas anodines, quand bien même il ne serait que « symbolique ». Si la justice donnait raison à la CFDT, combien de syndicalistes, de salariés seraient ainsi poursuivis ?

Le procureur a requis une peine modérée avec sursis pour « violation de domicile ». Le délibéré sera rendu le 22 janvier 2009, à 13 h 30.

Marie-José Sirach

Source : l’Humanité

 Rouge Midi  le 15/12/08
 Par Aline Pailler 

Drôle de syndicalisme (II)
La CFDT contre les intermittents

Décidément la CFDT a décidé de faire dans le juridique !
Non pour s’attaquer au MEDEF Medef (CAC 40)
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mais aux militants qui ne demandent qu’à mieux vivre, tout simplement !
En attendant le procès des militants CFDT de Lenoir et Mernier dans les Ardennes, avait lieu ce jeudi celui de Ludovic Prieur de la coordination des précaires d’Ile de France et de Michel Roger de Jolie Môme, (qu’on ne présente plus ici), tous deux en lutte contre la précarité et qui étaient venus demander à la CFDT les raisons de sa signature d’un accord dans une profession où elle représente au maximum 3% des salariés...
Au vu de ce que nous en raconte Aline, il en est qui ne craignent ni le ridicule, ni l’incohérence...ni même l’indéfendable ...

Le résultat du procès intenté par la CFDT à Michel Roger et Ludovic Prieur est un enjeu politique considérable. En ce sens, je préfère me concentrer sur les plaidoiries des avocats et la réquisition du procureur, plutôt que de détailler les faits reprochés ou les interventions des témoins de la CFDT. Cfdt. Cfdt ( Confédération française démocratique du travail ) sic !.. :

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J’ai peut-être aussi envie d’être charitable avec les trois quarts des témoins de la CFDT qui s’embourbaient dans des réponses floues (pour ne prendre qu’un exemple, alors que l’on est salarié de la CFDT, on semble ne pas se souvenir de la manière dont est faite la porte, si elle est large ou pas, si elle s’ouvre à la demande ou s’il y a un système électronique etc ...). Je veux entendre dans cette gêne visible des témoins, ce qui s’apparente plus au malaise des lâches qu’a de la peur (la honte ?) des traîtres. Quel aveu que cette présence musclée et arrogante du service d’ordre de la CFDT devant les portes de la salle d’audience ! Quel réconfort pour les intermittents et précaires que cette longue file chaleureuse d’amis venus les soutenir !

Revenons donc aux enjeux d’un verdict qui sera prononcé le 22 janvier 2009 à 13h30.

Ces enjeux sont présents dans les nombreux témoignages des chômeurs, précaires et intermittents. Je citerai plus longuement deux témoins dits de « moralité ».
En premier lieu, le syndicaliste CGT, Charles Hoareau : « Je connais la Compagnie « Jolie Môme » depuis longtemps par leurs spectacles. Ce sont des artistes qui défendent leurs convictions avec sérénité et force.(...) La loi du 4 août 2008 donne raison a posteriori à ceux qui sont aujourd’hui accusés puisque, depuis cette loi, la CFDT ultra minoritaire dans ce secteur ne pourrait plus signer les accords que les intermittents, chômeurs et précaires dénoncent ! ( ...) Je ne comprends pas l’attitude de la CFDT. Cfdt. Cfdt ( Confédération française démocratique du travail ) sic !.. :

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Elle-même avait occupé Carrefour à Marseille pendant 14 jours. Peu après, F. Chérèque en personne est venu au magasin pour donner raison aux grévistes !( ...) Si, chaque fois qu’il y a 2 heures d’occupation, on devait venir devant les tribunaux, ils seraient encore plus encombrés qu’aujourd’hui !
 ».

André Chassaigne, député- maire de Saint-Amant-Roche-Savine, a rappelé ses liens avec la Compagnie « Jolie Môme » qui est en résidence depuis treize étés dans sa commune. « Les comédiens ont établi un contact chaleureux, respectueux et solidaire avec les habitants (des vieux, des montagnards, des paysans peu politisés, des jeunes qui ont choisi les voix artistiques grâce au travail de la compagnie avec les habitants etc ...). J’ai été époustouflé en apprenant que le metteur en scène était poursuivi devant les tribunaux par la CFDT, alors même que la compagnie soutient très souvent les actions de la CFDT dans le département ! » André Chassaigne sort alors un document dont il va lire de larges extraits et provoquer ainsi applaudissements et rires, partagés par la présidente qui acceptera le document dans les pièces du dossier.

« Ce 8 pages en quadrichromie de la CFDT relate la lutte de DAFTA en 2006 : 4 occupations menées par la CFDT dont 24 heures de retenue du Conseil de direction ! J’étais à leur côté, je suis là sur la photo ! S’il y avait une sanction, ce serait grave ! On doit respecter ces formes de lutte. Si l’entreprise EURODEC avait traîné la CFDT devant les tribunaux, j’aurais été à ses côtés. Je suis profondément désolé de devoir témoigner aujourd’hui contre un syndicat que je respecte par ailleurs ! »

Maintenant les plaidoiries et d’abord le petit doigt qui pourrait changer la face du monde !

L’avocat de la CFDT a bien du mal à plaider « l’affaire » . Hormis ce petit doigt de la main gauche cassé qui a occasionné 55 jours d’ITT, il n’a rien ! Ce petit doigt pourrait nous dire peut-être combien coûte à la Sécurité sociale 55 jours d’ITT et combien les « partenaires sociaux responsables qui gèrent nos deniers » ont dû souffrir de voir dilapidé « l’argent des contribuables » puisque c’est ainsi qu’ils jugent souvent les indemnisations ou pensions des caisses de solidarité de notre système !
Bref, l’avocat a ramené à plusieurs reprises le petit doigt sur le devant de la scène pour justifier un flot de paroles paternalistes, méprisantes et revanchardes sur le statut des intermittents : « Ces gens qui ont un art consommé de la dissimulation », qui « ne déclarent même pas leurs associations ou coordinations en préfecture », qui ne savent pas « demander poliment un rendez-vous aux dirigeants de la CFDT », qui « n’ont pas de leader apparent car ils se dissimulent dans la masse indistincte » et qui « ne prennent aucun risque puisqu’ils n’envahissent pas les locaux de leurs employeurs ». Là, la salle comble du tribunal proteste en choeur en rappelant que l’on envahit aussi des plateaux de TV et autres lieux institutionnels ou patronaux, dans un éclat de rire général qui arrache un sourire à la présidente elle-même. Hargneux et méprisant, l’avocat rappelle « le milliard de déficit » et interpelle la présidente pour lui rappeler que « ce déficit est payé entre autres par votre bonne et par la caissière du supermarché » !

De peur sans doute que cela ne suffise pas il en rajoute : « des gens qui n’ont que le sarcasme aux lèvres », « des vrais et des faux, mais (paternaliste) ce n’est pas de leur faute tout à fait puisque leurs employeurs en profitent aussi » , « pour être intermittent point de sélection, pas de qualification requise » ... Paternaliste encore, il précise que s’il n’y avait pas eu le petit doigt cassé, la CFDT n’aurait pas porté plainte et que, clémente (oserais-je miséricordieuse pour ce syndicat aux racines chrétiennes ?), elle ne souhaite qu’un rappel de la loi et pas d’inscription au casier judiciaire ! Puis, geignard, « la CFDT ne doit pas être un souffre douleur parce qu’elle signe des accords avec le MEDEF Medef (CAC 40)
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 » !

Enfin il fait mine de s’interroger sur les conséquences d’une non condamnation sur les moyens dont devraient se doter la CFDT pour se protéger et émet l’hypothèse d’être obligé de faire comme « le PCF », « la CGT La Cgt La Cgt ( Confédération générale du travail ) :

- Confédération Générale du Travail ( CGT ) sur ce site.
 » et « même FO », à savoir avoir un service d’ordre constitué de « gros bras » munis de « manches de pioches
 »... (sic)

On le voit dans ce résumé, le fond de la plaidoirie n’est qu’un argumentaire justifiant la casse du statut d’intermittent, une tentative de faire peur par un amalgame à peine voilé entre les groupes dits de « l’ultragauche » et autres « comités invisibles » pourchassés depuis quelques semaines comme des terroristes. Va-t-il falloir déclarer en préfecture tout groupe informel, toute AG, tout citoyen qui réfléchit, proteste ou manifeste ?

Le ministère public ne s’y trompe pas lorsque, magnanime, il demande, dans le droit-fil de ce que l’avocat de la CFDT proposait, une « application modérée de la loi » : « Coupables, pas d’amendes, car ils ont peu de moyens, mais une peine de prison avec sursis pour les empêcher de recommencer et leur faire comprendre que l’occupation n’est pas un outil et qu’il y a d’autres moyens pour se faire entendre. Je ne verrais aucun inconvénient si les juges proposaient de ne pas faire mention au casier n°2 car les prévenus peuvent avoir des contrats avec des organismes publics » ».

Maître Irène Terrel plaide alors le droit, l’affaire : « L’avocat de la CFDT reconnaît lui-même qu’on entre comme dans un moulin au siège de la CFDT ». Dès lors comment caractériser l’entrée, certes nombreuse, mais calme et sans violence, de « violation de domicile » ? _ Elle demande ensuite comment on pourrait se servir de « cette fable d’un homme jeté à terre, alors que plusieurs personnes sont tombées dans le mouvement de foule ». « On entre sans ruse, sans dégradation, naturellement, sans manoeuvre ». La police, elle-même, a désavoué tout caractère de violence dans ses rapports : « Aucun coup n’a été porté et la blessure du petit doigt n’est due qu’à un mouvement de foule ( ...) Les locaux ont été évacués après concertation entre la CFDT et les manifestants, les intermittents quittent calmement les locaux, personne n’est interpellé ».
« Voilà la vérité des faits ! Pas d’élément matériel constitué concernant la violation car il ne suffit pas de pénétrer, mais encore faut-il démontrer que les moyens pour y pénétrer s ‘apparentent à la violence ; d’ailleurs le juge d’instruction n’a pas poursuivi en la matière. Pas de saccage, pas de vol, personne n’est masqué, les forces de police n’ont pas à intervenir ! Quant au maintien sur place, il ne s’agit rien d’autre que d’attendre de pouvoir dialoguer avec des responsables, on discute, on attend une entrevue. Enfin, des gens de la CFDT apportent la réponse : ils ne seront pas reçus ! Alors, tout le monde repart tranquillement ! »
« Maintenant, l’élément intentionnel, je ne parle pas de mobile, car il s’agit d’une infraction intentionnelle. Le but était de rencontrer des responsables, de dialoguer, de demander des comptes sur les accords. »

Elle dénonce ensuite « l’acharnement judiciaire stupéfiant de la CFDT », elle regrette « ce triste procès, cette procédure choquante qui témoigne du mépris de la CFDT pour les demandes légitimes de dialogue, d’explication sur les accords signés sur le chômage, les retraites, le statut des intermittents. Ce refus de dialogue qui dure depuis tant d’années et maintenant cette plainte incroyable ! On traîne devant la justice des gens qui viennent pacifiquement demander des comptes. »

Maître Terrel alerte sur « la tentative de dévoiement du droit, une volonté de judiciariser, de diaboliser, de criminaliser les questions sociales, les rapports sociaux. Mais la question la plus grave est sans doute la question politique. Symboliquement votre décision sera, Madame la présidente, considérable. Les chômeurs n’ont pas le droit de grève et la CFDT se tire une balle dans le pied car, si votre décision dit que de telles actions non violentes, sans délit, sans séquestration, sans saccage sont un délit, alors on ôte un moyen de s’exprimer à tous ceux-là. Ne nous y trompons pas, si on criminalise, on ne fera pas peur, mais on durcira les rapports sociaux par cette judiciarisation.

Symboliquement, c’est grave, car on attend de vous quelque chose qui n’est pas de votre responsabilité : votre rôle est de sanctionner des délits, pas de réguler des tensions, des rapports sociaux ! Surtout en l’espèce, avec une affaire irrecevable en droit ! Car je le répète, il n’y a pas d’infraction pénale.( ...) Il est important que, dans un temps de misère et de revendication, on ne se laisse pas aller à une sanction qui serait lourde de conséquences. Car vous êtes garant des libertés individuelles ». Irène Terrel lit alors un article de la Déclaration universelle des droits de l’homme avant de conclure : « Nous devons protéger les faibles qui n’ont rien fait. Vous ne pouvez pas les condamner. Quelle que soit votre décision, il y aura d’autres faits de ce genre. J’espère donc un jugement de droit ».

Ces cinq heures de procès ont permis un débat sur la question majeure de la liberté et de la nécessité, de s’organiser, de protester, de revendiquer, d’unir les luttes et de ne pas s’en tenir à une démocratie de plus en plus formelle qui ne nous représente plus. Une démocratie soumise aux seuls intérêts du capital. À ce titre, cela faisait sens d’être si nombreux à soutenir Michel et Ludovic et les copains qui s’étaient réunis sur le parvis du tribunal malgré le froid et la longueur des débats faisaient chaud au coeur. N’oublions pas que c’est une condition essentielle que de s’encourager, de se réunir et d’affirmer, de s’exprimer haut et fort sur ce que nous voulons tout autant que sur ce que nous refusons.

Il nous faudra être tout aussi nombreux pour regarder la justice dans les yeux lorsqu’elle prononcera son verdict le 22 janvier.

Source : Rouge Midi par Aline Paillier

Procès CFDT, jaune et droit dans ses bottes : « On protège nos salariés, chômeurs, précaires, intermittents, BON VENT ! »

Le 16/12/08
Trois ans et demi après « les faits », l’acharnement judiciaire de nos signeurs d’accords antisociaux a débouché sur une audience dont on a pu lire ci-ci-dessus trois récits.

Entre chambre correctionnelle, salle des pas-perdus et parvis du Palais, nous étions nombreux à être mobilisés. Le verdict sera rendu le 22 janvier.

Comme pour tout justiciable, la relaxe est la seule façon de ne pas risquer de tomber sous le coup de la « loi sur la récidive » qui prévoit des peines très fortement aggravées.

Source : CIP-IdF

Article connexe :

- <— Procès intenté par la Cfdt suite à la visite de son siège en avril 2005 par des intermittents et précaires (11/12/08-à-13h00) ..



 
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