AgC 3075 [Infos-Interm.]
Intermittents du spectacle : Le protocole n’a pas réduit le déficit ..

jeudi 8 novembre 2007, par AgC
Dernière modification : samedi 6 février 2010

Le protocole n’a pas réduit le déficit

Réduire le déficit de 230 millions d’euros. C’était l’objectif de la réforme de assurance chômage des intermittents du spectacle, tel qu’annoncé par Denis Gautier-Sauvagnac en décembre 2003 lors d’une audition devant la commission affaires culturelles du Sénat.
Quatre ans plus tard, l’ex-chef de file de cette négociation pour le Médef se retrouve au centre d’une enquête préliminaire pour expliquer la disparition dans la nature de quelque 17 millions sortis en liquide d’une caisse noire de l’Union des industries et métiers de la métallurgie ( UIMM ). Quant au « déficit » des intermittents, il s’est alourdi de 150 millions supplémentaires.
Selon les chiffres que vient de délivrer l’Unedic, cet écart entre les cotisations versées par les intermittents et celles qu’ils ont encaissées, atteint 990 millions d’euros en 2006. Il était de 829 millions à la fin 2002.
On pourrait objecter qu’il n’a augmenté que de 27 millions depuis la fin 2004. Mais ce serait oublier le coût du fonds transitoire pris sur le budget de l’État. Il est estimé à 140 millions sur 2006. Et, pour 2008, le ministère de l’Emploi prévoit encore plus de 50 millions entre les diverses allocations mises en oeuvre depuis avril dernier.
En revanche, l’objectif « non-officiel » de réduction du nombre d’intermittents indemnisés est en vue. Le nombre d’allocataires indemnisés au moins un jour dans l’année s’est réduit de 3 200 en 2006 ( total de 96 000 ), par rapport à fin 2005. Longtemps, les opposants à la réforme ont reproché au Médef de simplement vouloir « supprimer de l’intermittent ».
Denis Gautier-Sauvagnac argumentait, pour sa part, sur la dérive financière du système. A posteriori, la découverte d’un trésor caché de 600 millions d’euros dans les caisses de l’UIMM, et surtout les déclarations de Denis Gautier-Sauvagnac ( « fluidifier les rapports sociaux » ) en laisseront plus d’un dans l’amertume. Ces révélations font aussi peser le doute.
Le Canard enchaîné du 24 octobre explique que les enveloppes servaient à des primes en interne. Mais l’intéressé a lui-même indiqué qu’une partie des retraits en liquide finançait « des organismes intervenant dans la vie sociale du pays », tout en affirmant qu’il n’y avait eu « ni corruption ni achat de signature » ( Le Figaro du 24 octobre ).

Y. P
La lettre du spectacle du 2 novembre 2007